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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 05:00

La mort est mon métier, Robert Merle

Editions : Folio

Pages : 370

Pourquoi j'ai lu ce livre ? Il m'a été proposé pour une lecture commune sur Livraddict

 

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/mincouv60090818.jpg

 

Résumé : (4ème de couverture) :

 

Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...

 

Mon avis :

 

Un roman plutôt terrifiant de par son réalisme... J'avais déjà commencé ce livre il y a plusieurs années de cela, pour finalement abandonner sa lecture, tellement j'étais horrifiée. Je trouvais ce gamin assez inhumain, et pleins d'automatismes, ce qui était plutôt effrayant. Je l'ai repris pour une lecture commune organisée sur Livraddict. Je l'ai lu jusqu'au bout...

C'est l'histoire d'un gamin appelé Rudolf Lang, qui vit chez ses parents. Son père est plutôt du genre strict et très croyant. Toute la famille prie ensemble. Le matin, Rudolf doit se rendre à la messe avant d'aller à l'école. Le soir, le père demande à chacun s'il a commis un péché. Un jour, alors que Rudolf est à l'école, un camarade l'embête, Rudolf le pousse et son camarade se casse la jambe. Rudolf va se confesser et demande au prêtre de ne pas le révéler à son père. Le prêtre ne comprend pas la peur de Rudolf et lui laisse tout compte fait le choix de le lui révéler ou pas... Le soir, alors qu'il rentre chez lui, le père de Rudolf lui demande s'il a commis un péché. Rudolf lui dit que non. Tout le monde lui dit n'avoir commis aucun péché. Le père de Rudolf, le soir même, se rend à la réunion de l'école. En rentrant à la maison, il lève toute la famille qui dormait déjà vue l'heure avancée de la nuit. Il dit que Rudolf est un traître, et qu'il faut prier. Rudolf pense ainsi que le prêtre l'a trahi et perd la foi qu'il avait en Dieu. Il devient malade. Quand il retrouve la santé, il devient machinal, automatique, quasi inhumain... Il décide de s'engager dans l'armée et quitte le domicile familial. Il est renvoyé chez lui en raison de son jeune âge. Mais il persiste et à 16 ans est accepté. Il combat pour l'Allemagne. Il gravit les échelons. On voit qu'il obéit toujours aux ordres, sans réfléchir.
On va donc le voir dans divers rôles, notamment dans celui d'organisateur du camp de concentration d'Auschwitz. il doit réfléchir par quel moyen exterminer les juifs. Bien évidement, les chiffres sont précisés et la tâche est d'autant plus difficile à cause du nombre de personnes à exterminer en même temps. Il ne réfléchit pas en termes d'humains à exécuter, mais en termes d'unités. Le processus est déshumanisé. Les termes sont techniques et enlèvent toute émotion de la narration. On a l'impression d'entendre parler de choses normales et naturelles quand on lit comment ils s'organisent. A part quelques passages où l'on voit que quand même qu'il ya quelques hésitations et quelques étonnements et sceptisisme quand à l'importance de la tâche, tout se déroule dans l'ordre, la réflexion et l'application. Tout est fait pour que tout se déroule pour le mieux et dans les temps... C'est abominable. Ce sont les détails qui choquent. Ce sont les techniques décrites qui choquent. C'est le manque de pitié et l'obéissance aveugle aux ordres qui choquent... J'ai rarement lu de livres aussi choquants que celui-ci. Cette histoire nous fait comprendre l'époque, nous montre comment de telles choses ont pu arriver. Et bien sûr on a envie que tout s'arrête, que Rudolf prenne conscicence de l'affrosité de ses actes, mais il continue... Il pense que les ordres sont les ordres, et qu'il doir obéir aux ordres. Il pense que lui, ne fait qu'obéir aux ordres. Si les ordres sont mauvais alors, c'est celui qui donne les ordres qui doit être puni. Pas celui qui les éxécute et qui fait son devoir... Voilà le fond de sa pensée... Mais je vous laisse découvrir la fin vous-même...

 

Ma note : ♥♥♥♥ / ♥♥♥♥♥

 

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commentaires

N
C'est ce qui est bouleversant dans ce livre, l'obéissance à l'extrême et l'horreur qu'ils créent mécaniquement, industriellement : une usine à tuer.
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B
<br /> <br /> Oh oui...<br /> <br /> <br /> <br />
K
Lecture très déstabilisante que celle-ci. Même s'il était conditionné à obéir on a quand même beaucoup de mal à comprendre la logique de cet individu. Le problème c'est qu'il n'était pas le seul,<br /> il y en avait plein des comme lui à l'époque et cela a continuer dans d'autres pays avec d'aures hommes (Afrique du Sud, Rwanda etc etc....)
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B
<br /> <br /> Oui, malheureusement !!!<br /> <br /> <br /> <br />
B
cette obéissance aveugle est ce qui m'a le plus marqué. c'est pratique pour Rudolf qui du coup, ne se sent responsable de rien, il obéit c'est tout. C'est d'ailleurs intérressant de constater que<br /> ce qui le choque le plus, lui, c'est l'abandon de ses supérieurs qui fuient et n'assument pas leurs actes
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B
<br /> <br /> Oui, tout à fait d'accord avec toi. Il se cache derrière l'obéissance...<br /> <br /> <br /> <br />

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